Le Sat, 23 Oct 2010 08:32:11 +0200
Michel Cauchois <cauchoismic...@orange.fr> a écrit:

> Bonjour,
> Je suis évidemment mille fois d'accord avec toi, mais, peut-être n'ai je 
> pas été suffisamment précis, il ma semble que le choix dépend aussi de 
> ce que veut faire Paul :
> Faire un journal avec des élèves de quel âge ?
> Les élèves vont proposer, rédiger les articles et les saisir, qui fera 
> la mise en page ? le professeur ou les élèves ? Si les élèves sont 
> relativement jeunes il ne me semble pas possible, à mon immense regret, 
> qu'ils puissent d'utiliser OOo pour de la PAO.
> J'avais déjà évoqué ce fait il y a quelques années déjà, depuis rien n'a 
> évolué sur ce point, OOo n'est pas un outil de PAO. Dommage, vraiment 
> dommage ! J'imagine que le développement d'un tel outil est complexe, 
> j'avais espéré un temps que Scribus propose une solution allégée (comme 
> OOo4Kids ou OOoLight le propose pour OOo) mais rien n'est venu (à ma 
> connaissance).
> Bien cordialement
> Michel
Bon au-delà de ma réaction au mot Publisher (qui est vraiment de la ...puisque 
même un autre soft du même éditeur ne savait pas l'exploiter (mais ça fait bien 
des année que je ne l'ai pas regardé)

Oui c'est juste, un traitement de texte n'est pas un outil de PAO. D'un autre 
côté, fondamentalement, simplifier un outil de PAO,  n'est-ce pas tout 
simplement antinomique. La PAO simple, n'est-ce pas une sacré illusion ?

Maintenant, allons plus loin (parce que c'est aussi un peu mon travail), jeune 
élève c'est quel âge ? Si c'est dix ans il peut très bien utiliser Scribus (ou 
OpenOffice) depuis un modèle ou une charte précise (d'ailleurs que fait-on dans 
un journal professionnel ? Laisse-t-on la bride sur le cou aux rédacteurs ? Ne 
sont-ce pas les spécialistes qui font finalement la mise en page précise ?). Je 
pense qu'on s'illusionne, pire qu'on se trompe sur l'usage de l'informatique à 
l'école et particulièrement dans la catégorie « journal ». L' école n'est pas 
là pour apprendre l'informatique, la PAO, ou l'infographie en tant que 
spécialité, et encore moins à l'école primaire. Si, à l' école primaire, on 
apprend à écrire correctement, avec un vocabulaire assez précis, une bonne 
syntaxe et une orthographe convenable, tout en y insufflant (pour les plus  
«littéraires ») un petit début de style et quelques idées, ce sera déjà une 
immense réussite.
Noyer l'élève sous les aspects techniques, c'est perdre de vue l'essentiel. La 
technique n'est là que pour servir le fond. On demande à un élève de primaire 
de se servir basiquement d'un traitement de texte, si quelques aspects de PAO 
se présentent à l'occasion pourquoi pas, mais ça n'est pas un sujet d'étude.

J'ajoute (car je me suis posé sérieusement la question) presque une évidence 
mais qu'on oublie malheureusement un peu trop ces dernières années, que le 
temps passé à peaufiner des aspects techniques ne le sera pas à autre chose, 
car contrairement à ce que semble nous faire croire le développement des tices 
(revus et corrigés par les maniaques des ministères) il n'est en aucun cas 
extensible. Enfin, bien souvent, pour un jeune élève (comme pour nous 
d'ailleurs) il est préférable d'apprendre les premiers principes de mise en 
page avec des crayons de couleur, des feutres, une règle, des ciseaux et de la 
colle (comme on faisait il y a peu d'ailleurs). Ces « savoirs » seront 
aisémement transférables dans l'informatique quand on maîtrisera un peu ses 
techniques. De la même façon on n'apprend pas à dessiner avec une tablette 
graphique mais avec des crayons et on apprend à écrire avec ses mains et ses 
doigts. L'intelligence est dans la main, la parole, les sensations et la 
manipulation *physique* des objets, ceci est encore plus vrai pour les enfants. 

À vouloir sauter les étapes on forme des handicapés.

Il y a quelques années, lorsqu'on voulait développer le web à l'école, et avant 
les CMS, on a vu fleurir des concours de sites web : les sites distingués 
étaient fort beaux, mais personne ne me fera croire qu'ils avaient été réalisés 
par des élèves, et d'ailleurs personne ne le croyaient mais tout le monde 
faisait semblant... quand le marketing s'empare de l'éducation c'est pas joli 
joli.

Je m'arrête là. Ce que j'expose partiellement ici n' a rien d'acerbe mais il 
faut parfois prendre le temps de « se poser » (et je l'ai pris car c'est mon 
métier)  afin de ne pas être entraîné bien inconsciemment et par bonne volonté 
dans des dérives néfastes. En un mot « l'enfer est pavé de bonnes intentions »

Donc, pou moi, un modèle et on rempli pour les plus grands, on travaillle sur 
papier ou autre support pour les plus petits, on scanne et on insère dans le 
modèle. Et un ou deux élèves qui commencent à se passionner pour la technologie 
iront plus loin, laissons les faire, mais ceux-là de toute façon n'ont pas 
beaucoup besoin de nous sauf comme aiguillon et cadre (il faut savoir aussi 
s'effacer).

Je sais que cette intervention  déborde le cadre de cette liste, mais je pense 
que ça peut être utile de penser à revenir aux vrais buts de la chose éducative.

-- 
A.Salaün




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