Selon Benjamin BAYART le 3/12/07 0:53: > Ceci dit, effectivement, poser la boucle locale en double, c'est con.
Allez expliquez cela Square Max Hymans où collectivement ils sont persuadés qu'à terme en tout point du territoire chaque immeuble, chaque parcelle... seront desservis par 3 ou 4 OBL. Il semblait pourtant que le propre d'une infrastructure essentielle, telle que l'accès à l'abonné (ie boucle locale), était qu'elle ne pouvait être répliquée dans des conditions techniques et économiques raisonnables. Un détail qui ne trompe pas, c'est bien la première fois qu'on a FT qui se félicite d'une roadmap ARCEP, cela veut tout dire. > Une analyse économique simpl(ist)e le montre: deux boucles locales à > payer, donc des prix plus élevés, ce qu'une mutualisation intelligente > évite. Mais une mutualisation intelligente, ça va pas être simple... Pour le passif, l'expérience de la BL cuivre apporte un éclairage intéressant sur ce qu'on peut faire pour que cela marche à grande échelle. A savoir accès établi ou géré de A à Z par l'OBL (et donc référentiel réseau unique, optimisation des coûts & procédures de production d'accès...), et mutualisation de l'accès à l'abonné à un niveau suffisamment pertinent dans le réseau, à savoir le NRA qui permet de desservir en moyenne plusieurs milliers de liaisons (plusieurs centaines de milliers pour les très gros, quelques centaines pour les tout petits). Et pour ceux qui ponctuellement pourraient y voir un intérêt, le sous-répartiteur charge ensuite au demandeur de faire son affaire de l'infrastucture & backhaul. Les box en particulier et le haut débit en général n'auraient pas rencontré le succès que l'on connaît s'il avait pour cela fallu que chaque opérateur aille dealer avec chaque copro concernée (ou collectivité pour de l'horizontal type pavillonnaire) pour l'installation d'un équipement d'accès (et tout ce qui va avec, ie énergie, accès, repérage des liaisons...) après avoir fait son affaire de la collecte de trafic ou déploiement liaison. Déjà, quand on voit la galère que c'est en DSL pour l'installation d'outdoor et les extensions qui vont avec, on voit difficilement comment il en serait autrement pour les futurs BPI / PRI que d'aucuns veulent voir dans les immeubles. En d'autres termes, parce qu'il permet ainsi de couvrir instantanément avec quelques dizaines de noeud jusqu'à plusieurs centaines de milliers d'accès sans avoir à se soucier des négos gestionnaires domaine public (pour le passage des câbles) & syndics (pour le raccordement de l'immeuble, ie adduction, déploiement du vertical et réalisation du branchement abonné), l'accès au NRO, couplé le cas échéant avec un point de flexibilité au niveau de l'immeuble pour l'opérateur qui souhaiterait avant tout réutiliser l'existant passant dans la rue (et donc un câblage interne en bifibre, et chez l'abonné un socle avec 2 prises), s'imposera de lui-même comme la solution la plus efficace. Sur le bifibre, c'est ce qui s'est fait sur le cuivre : ouvrez votre prise d'arrivée FT, vous verrez le plus souvent qu'elle est constituée sur au moins 2 paires, justement pour minimiser les interventions ultérieures et permettre une certaine mutualisation. Pour les coûts, il faudrait peut être éviter de comparer une infrastructure essentielle constituée de 0, avec des investissements initiaux conséquents justifiant donc une certaine rémunération du risque, avec une autre infrastructure essentielle dont les principaux inducteurs de coûts sont largement amortis et impliquent donc des tarifs en rapport. Dans la mesure où on est sur un marché émergent qui ne justifie pas à ce stade une stricte orientation vers les coûts (sauf à retomber dans un modèle d'économie dirigée) mais plutôt du non éviction (impliquant donc une certaine dose d'efficacité), les tarifs auront naturellement vocation à baisser en fonction des effets de leviers induits par le remplissage & l'optimisation des process qui en découlera. A peu de choses près, le tarif proposé ici correspond au tarif en vigueur pour l'ADSL en gros chez FT à l'automne 2002, et qui avait permis de lancer sur le marché de détail des offres à 30 euros innovantes et *rentables*. Et il en demeure pas moins que du fait de l'absence d'économie d'échelle, un accès BPI / PRI coûte paradoxalement plus cher qu'un accès NRO. Et encore plus chez FT dont la prestation à ce stade s'arrête au palier et ne comprend curieusement (alors qu'en DSL, FT tient comme à la prunelle de ses yeux à réaliser le branchement abonné lorsqu'il est à construire) pas le branchement abonné qui de loin est l'opération la plus coûteuse en matière de déploiement dans un immeuble. Niveau actif, comme évoqué par la consultation ARCEP en question, en l'absence de toute volonté de l'opérateur historique en ce sens, et compte tenu des contraintes associées (financières, énergétiques, thermiques, sonores, voisinage, accès, sécurité...) sans engagement ferme assorti d'un préfinancement des demandeurs, on voit pas comment y parvenir à large échelle sans passer par une structure spécifique, le cas échéant dotée de prérogatives comparables à celle dont pouvait se prévaloir l'administration en son temps pour l'établissement des accès, sorte de séparation fonctionnelle regroupant tout acteur concerné (et motivé) et pouvant associer localement collectivités locales et gens dont c'est le métier que de financer les équipements collectifs. Alec, -- --------------------------- Liste de diffusion du FRnOG http://www.frnog.org/