Le Mon, Dec 03, 2007 at 01:02:44PM +0100, Alexandre Archambault:
> 
> Il semblait pourtant que le propre d'une infrastructure essentielle, telle
> que l'accès à l'abonné (ie boucle locale), était qu'elle ne pouvait être
> répliquée dans des conditions techniques et économiques raisonnables.

C'est ta position (voire celle de Free) de considérer que la BLO est une
infrastructure essentielle ? Qu'elle sera par nature un monopole (au
moins local) ? Et que donc il faut qu'elle soit publique (préambule de la
constitution) ?

> Dans la mesure où on est sur un marché émergent qui ne justifie pas à ce
> stade une stricte orientation vers les coûts (sauf à retomber dans un modèle
> d'économie dirigée) mais plutôt du non éviction (impliquant donc une
> certaine dose d'efficacité), les tarifs auront naturellement vocation à
> baisser en fonction des effets de leviers induits par le remplissage &
> l'optimisation des process qui en découlera. A peu de choses près, le tarif
> proposé ici correspond au tarif en vigueur pour l'ADSL en gros chez FT à
> l'automne 2002, et qui avait permis de lancer sur le marché de détail des
> offres à 30 euros innovantes et *rentables*.

Comment assures-tu de la non éviction sans faire de régulation ?

Si tu ne fais pas de contrôle ferme des tarifs, comment tu empêches un
opérateur de vendre pas cher à l'un (genre ayant le même actionnaire) et
très cher à l'autre ?

Comment gères-tu les conflits entre opérateurs de taille très disparate ?
Par exemple entre les opérateurs locaux (taille Nerim pour les plus
énormes d'entre eux) et les opérateurs de BLO (taille Free pour les plus
petits). On sait bien que la jutice est la même pour tous, mais que
certains sont plus égaux.

Comment tu empêches l'effet de seuil qui consiste à imposer des frais
fixes idiots (par exemple les frais d'accès au serveur d'éligibilité, si
on veut parler de l'offre de fibre de Free, ou les frais d'entrée dans
le NRA si on veut parler du cuivre FT) qui permettent de s'assurer
qu'une PME ne viendra pas faire du business local ? C'est pourtant bien
de l'éviction...

> Niveau actif, comme évoqué par la consultation ARCEP en question, en
> l'absence de toute volonté de l'opérateur historique en ce sens, et compte
> tenu des contraintes associées (financières, énergétiques, thermiques,
> sonores, voisinage, accès, sécurité...) sans engagement ferme assorti d'un
> préfinancement des demandeurs, on voit pas comment y parvenir à large
> échelle sans passer par une structure spécifique, le cas échéant dotée de
> prérogatives comparables à celle dont pouvait se prévaloir l'administration
> en son temps pour l'établissement des accès, sorte de séparation
> fonctionnelle regroupant tout acteur concerné (et motivé) et pouvant
> associer localement collectivités locales et gens dont c'est le métier que
> de financer les équipements collectifs.

Est-ce un pladoyer pour la séparation fonctionnelle, au moins sur le
fond, si ce n'est pas dans la forme ?

Si je te lis bien, tu as l'air de préconiser:
- séparation fonctionnelle entre un opérateur de BLO local (partenariat
  public-privé, par exemple) et les opérateurs de service de tous poils
  sur le même réseau
- engagements ferme pour garantir l'homogénéité du réseau et des travaux
  (nuisances, etc)
- prérogatives généralement accordées à la puissance publique en échange

Il n'y manque que:
- la publicité des tarifs
- l'obligation de vendre à tout opérateur souhaitant acheter
et tu auras dit qu'il faut que le BLO soit une délégation de service
public. Si c'est ça, je suis assez d'accord. Mais il manque l'objection
fondamentale: les délégants ne contrôlent pas convenablement (faute de
compétences spécifiques, le plus souvent) leurs délégataires.

        Benjamin.


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