> * 
> https://www.contrepoints.org/2017/08/04/296088-nucleaire-source-denergie-plus-sure
>  

J'adore Contrepoints pour leur liberté de penser.

Ils ont également le droit de vénérer le nucléaire, les pesticides et
les engrais azotés, probablement parce qu'ils les considèrent comme des
marqueurs de progrès (ce qui n'est pas nécessairement faux si l'on
écoute leurs arguments- et qu'on oublie les aspects fortement négatifs
de leurs emplois).

J'aime beaucoup le msg de kapush entre le risque et le danger. C'est la
même chose que la sécurité et la fiabilité. Un quadriréacteur est moins
fiable qu'un biréacteur mais est généralement considéré comme plus sûr.


Sans ignorer qu'il faudrait des véhicules électriques dans les
métropoles, peut-être faudrait-il quand même remettre les choses en
perspective au lieu de bêler avec les moutons ;)

La France, c'est aujourd'hui /que dalle/ dans la pollution mondiale
(centrales nucléaires ou pas, nous ne sommes plus rien en ces termes, ni
en d'autres).

Par contre, ce pays est le plus nucléarisé au monde (au km2, sinon les
USA font mieux en parc installé) et un jour, il se pourrait que cette
densité se venge.

Le nucléaire est la source de production électrique la plus dangereuse,
en potentialité d'oblitération instantanée et durable de territoires
immenses.

Les griefs envers cette industrie ne sont pas petits : EDF à court
d'argent (pour l'entretien), omerta sur les incidents, mauvaise
maintenance par un sous-prolétariat du nucléaire (avec une somme
d'accidents invraisemblables depuis 20 ans, la plupart bien enterrés
grâce à des médias aux ordres), collusion à tous les étages (direction,
acheteurs, syndicats, mêmes combats), défauts de conception, parc très
vieillissant, zones critiques non inspectables /by design/ (les fonds de
cuve au niveau des supports), bâtiments K saturés dans les centrales
(stockage temporaire du combustible usagé, en attendant que son niveau
radiatif baisse afin de permettre son transport), filière de
retraitement des déchets défectueuse par conception, etc.

Un accident qui tourne bien, c'est Three Miles Island. Un accident qui
tourne mal, c'est plusieurs départements français qui sont rayés de la
carte pour des milliers d'années et (faut-il le préciser) des dizaines
de milliers de morts sur les décennies suivantes.


Pendant ce temps, on nous dit qu'on doit bêler au CO2, et tout le monde
bêle au CO2. Vilain le CO2. Pas beau. Méchant.

Le CO2, c'est un aliment pour les plantes et le bonheur pour la vie
grâce au maintien d'une atmosphère. Sans CO2, la Terre ressemblerait à
Mars. Sans CO2 stocké par les plantes, pas de combustibles fossiles, pas
de développement économique et social pour l'espèce dominante du moment.

Le charbon et le pétrole furent le bien, et le sont encore, à moins de
vouloir en revenir aux cavernes (auquel cas, en moins de 24h, c'est la
guerre civile partout pour le contrôle des ressources de base ; champs,
forêts, troupeaux, etc.).


Il y a certainement urgence à trouver un truc plus propre, genre la
fusion et à dériver des réacteurs de petite taille, pour
produire l'électricité localement. Mais on attends toujours cette
révolution. Pendant ce temps là, le progrès militaire fait rage et 1000
milliards de dollars y sont investis par an, dont la moitié par la "plus
grande démocratie du monde". L'humain est con ? Ben oui.


Et puis, soyons sérieux (sic), la prétention de ce même humain à prévoir
et contrôler l'évolution naturelle de la planète est juste impayable...


Tout ce que l'on peut faire, avec bon sens, est de se décarcasser pour
trouver mieux. Le charbon n'est pas sexy, c'est clair, le nucléaire
(fission) est une épée de Damoclès en terme de risque (comme relevé par
Nang, l'aspect statistique fait que, "normalement", on "devrait" avoir
"droit", un jour, à un accident nucléaire majeur en France.

L'arrêt de cette antédiluvienne (près de 43 ans de service) centrale de
Fessenheim est une bonne nouvelle : en dehors des remarquables cumuls
d'incidents sur ce site, il est juste raisonnable que les deux plus
vieilles cuves de tranches 900MW - comme toutes les cuves partiellement
non auscultables (on parle de contrôles non destructifs¹) - soient enfin
déchargées (à terme, pour l'instant, je suppose que c'est encore en
train de refroidir).

Là, c'est une critique pudique :
http://www.journaldelenvironnement.net/article/nucleaire-l-irsn-pas-convaincu-de-la-solidite-des-cuves-du-palier-900-mw,100986

On n'a plus d'argent, on sait plus faire de centrales : l'EPR est une
triste démonstration d'anti-management par des crétins mais également de
ré-acquisition hors de prix² d'un savoir-faire perdu (un peu comme les
temples égyptiens de la fin de l'empire, pâles singeries des temples de
l'âge d'or : méthodes de constructions moins élaborées, hiéroglyphes
plus grossiers, etc.).

Donc, aujourd'hui, pour allumer la clim l'été et le chauffage l'hiver il
faut faire durer des antiquités. Quoiqu'il en coûte.

Idiocracy has already won !

¹
https://www.irsn.fr/FR/connaissances/Installations_nucleaires/Les-centrales-nucleaires/cuves-reacteurs/Pages/5-controles-non-destructifs-cuves-suivi-exploitation.aspx

² Près de 20 milliards d'Euros aux dernières estimations.

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Be Seeing You
Number Six


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