Le 8 mars 2013 12:35, Christian Quest <cqu...@openstreetmap.fr> a écrit :
> Si l'on se place sur le droit des bases de données, tracer par dessus
> une ortho (et uniquement de l'ortho) ne recréera en rien une partie
> substantielle des données, vu qu'on produira de nouvelles données qui
> n'ont aucun rapport avec les photo d'origine. Si on traçait sur des
> fond carto issus de la BD TOPO ça serait une autre histoire mais il
> n'en est pas du tout question*.

Oui mais BD TOPO n'est pas fait que de vectorisations de photos (pour
ça on s'en passe déjà avec les imageries Bing ou autres), mais
contient des tas d'autres informations et métadonnées structurant le
jeu de données. Ce n'est pas parce qu'on trace à partir d'une autre
source qu'on n'est pas exempt de respecter les droits relatifs à ces
structures géocodées de la BD TOPO.

A côte de ça on a aussi le cadastre, même s'il n'est pas vectorsé
partout (et des outils pour analyser alors les facsimilés en bitmap
des planches cadastrales de communes non encore vectorisées).

> Le fait que par ailleurs, l'IGN utilise (ou pasà ces orthos pour
> produire une autre base de données contenant des informations
> similaires à celle que nous produisons n'a pas de rapport direct.

Je suis d'accord aussi. Mais si nos demandes d'accès à la BD TOPO est
en cours c'est pour semble-t-il autre chose que la vectorisation
cadastrale (cela semble plus proche du remplacement futur des
conflations qu'on fait approximativement pour joindre les planches
cadastrales, en s'appuyant au minimum sur un certain nombre de points
très précisément géolocalisés (le but c'est la précision qui doit
s'approcher mieux de la précision légale... à condition que les
collectivités s'entendent, le fisc aussi, ainsi que les propriétaires
concernés qui pourraient avoir leurs parcelles changer de surface
légale, sur la géodésie précise de ces points (et sur leurs mises à
jour éventuelles en cas d'évolution naturelle ou accidentelle des
terrains).

On n'est plus là en train de considérer l'orthophotographie, on touche
à un domaine plus proche du niveau légal, qu'une photo ne représente
pas. Et donc on accède directement à des données provenant d'une base,
meêm si à côte de ces données on en a intégré d'autres : on risque
donc vite de dépasser ce que la loi permet de juger comme étant une
partie "substantielle" de la base d'origine (si on atteint le niveau
parcellaire cela sera encore plus vrai, car une bonne partie des
données de la base OSM pour la France sera en fait une réplication des
données qu'on n'a pas entrées nous même mais juste converti d'un
format à l'autre avec des robots programmés, et juste un peu de
manipulations de notre part qui ne changeront guère l'aspect
substantiel de l'import).

Pour l'instant on a pu le faire pour les planches cadastrales
(vectorisées ou non) individuelles des communes (quitte à ce que nous
fassions nous mêmes les ajustements pour les recadrer avec la géodésie
et l'orthophotographie). Mais accéder à la BD TOPO nous supprimera une
grande partie de ce travail d'ajustement. L'import ne sera plus
négligeable et il sera alors possible d'extraire de la base OSM des
parties substantielles pratiquement conformes au contenu de la base
IGN, afin de produire (dans des bases dérivées de la base OSM, ou dans
des applications dérivées) des produits concurrents (y compris
commerciaux) de ceux de l'IGN.

Il semble que l'IGN craigne en fait davantage Google qu'OSM dans cette
perspective, puisque l'ouverture complète des données permettrait à
Google (ou Bing, ou Apple, ou aux autres fournisseurs cartographiques
commerciaux, pour la navigation ou d'autres usages comme la
planification agricole ou la logistique) d'offrir à un coût de
conception et de maintenance dérisoire, des produits entrant en
concurrence directe avec les solutions commerciales de l'IGN (qui en a
besoin pour assurer plus d'autonomie dans ses missions, y compris les
missions publiques pour lesquelles l'Etat veut lui apporter de moins
en moins de moyens financiers : l'Etat dit à tous les ministères et
toutes ses agences publiques ou mixtes, de faire des économies, et
donc dégager des marges de rentabilité).

> * tracer grâce au géoportail les limites de communes manquantes, c'est
> à dire les 12% restants... est-ce substantiel ? ;)

Pas grand intérêt de tracer ces communes à partir des bitmaps
proposées sur le géoportail. On s'en passe déjà concernant
l'orthophoto (l'IGN ne peut plus prétendre au monopole, en revanche il
peut disposer de photos plus actualisées commandées à CNES/SPOT Image,
dont il garde la fraicheur pendant un certain temps.

L'idée à creuser avec l'IGN est de libéraliser ses données datant par
exemple de plus d'1 ou 2 ans, et chercher à développer son activité
commerciale et son expertise justement sur les données les plus
fraiches (de notre côté on est nous mêmes sources de données
actualisées remplaçant certaines des données provenant de sa base,
mais on aura toujours de gros trous et des défauts de couverture sur
des tas de zones car nos contributions sont très inégales
territorialement et il est quasi impossible pour nous d'être exhaustif
hormi sur les objets les plus grands, et avec une précision globale
très inférieure aux besoins qu'on a déjà dans les zones urbaines).

Même pour les zones urbaines, il est difficile de tout voir, on n'a
parmi les contributeurs aucun plan général permettant d'assurer que
toute la carte disposera de données rafraichies à peut près partout
dans une fourchette de temps réduite. C'est là que l'IGN (grace d'une
part à ses missions publiques, mais aussi grace à certaines études
payées par les collectivités ou les entreprises clientes) dispose de
moyens et de champs d'action importants (avec même pour son propre
fonctionnement des budgets, des personnels, des fonds d'équipement
renouvelés chaque année) qui lui permet de rester une référence
incontournable.

Notre but n'est certainement pas de concurrencer l'IGN. Mais si l'IGN
ouvre trop de données (pour OSM ou pour n'importe qui d'autres
puisqu'il ne peut pas l'empêcher légalement, sauf sur les données
sensibles d'accès restreint comme les secrets des installations
intérieures dans le domaine privé, ou dans le domaine de la défense),
il pourrait perdre toutes ses marges de rentabilité.

L'Etat en est bien conscient, et s'il favorise l'ouverture des
données, ce n'est pas sans conséquence sur les budgets de ses
dotations aux sociétés publiques comme l'IGN. L'ouverture des données
a un prix, mais qui doit le payer : les clients de l'IGN ou nos impôts
?

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