Bonsoir à tous,
Ca doit bien faire 10 ans que je n'ai pas posté ici mais j'ai déjà
pas mal
réfléchi sur ce sujet d'interco SIP multi latérale.
Je me permets donc de vous exposer en quelques mots les principaux
points
sur lesquels j'ai un avis.
D'un point de vue technique, ça tournerait autour de :
- une poignée de proxys SIP, genre Kamailio par exemple, installés
de
façon géographiquement / topologiquement diversifiée, adressés en
round-robin / failover
- ces machines ne géreraient que la signalisation; le media serait
routé
directement entre les SBCs des opérateurs reliés; il serait donc
laissé à
l'appréciation de chaque opérateur s'il lui parait pertinent de se
contenter, pour parler avec chaque opérateur, d'une interco
publique,
privée ou d'un hybride (VLAN sur un GIX, whatever)
- la signalisation serait basée sur les specs SIP FFT (qui sont
maintenant à peu près complètes et bien supportées), avec des
recommendations plus étendues en ce qui concerne le media (codecs
audio
variés, video, T38...). Le SDP permet une négo pourquoi s'en
priver ?
- bien évidemment un filtrage d'IPs serait réalisé, chaque
opérateur
membre publiant sa liste d'IPs in/out pour sig et media,
publication qui
serait utilisée par les proxies pour filtrer en input et forwarder
les
appels, et diffusée aux membres pour accepter les flux media
En ce qui concerne le routage :
- pour répondre à ce que j'ai vu plus haut dans la discussion, il
semble
difficile de "penser BGP" : la notion d'aggrégation (qui préside
pourtant à
l'attribution de tranches de 1000 ou 10000 numéros aux opérateurs
par
l'ARCEP) est complètement annihilée par la portabilité et autres
exceptions
(liste de numéros en routage TDM par exemple)
- on est donc à peu près obligé d'avoir d'un côté un routage par
défaut
suivant l'opérateur attributaire de la tranche, avec un lookup
unitaire sur
une (voire des) base(s) d'exceptions; c'est de toute façon ce que
font
aujourd'hui tous les opérateurs (ne serait-ce que parce que le
préfixage
des numéros portés est facturable s'il n'est pas fait par
l'opérateur
appelant)
- ces informations (tranches, portas...) sont aujourd'hui publiées
sous
forme de fichiers CSV ou de web services par l'APNF, qui le fait
très bien
- en ce qui concerne ENUM, c'est une belle idée sur le papier,
mais j'ai
plusieurs réserves :
- ça nécessite la mise en place chez chaque acteur d'un DNS
précis
et disponible; ça ne fait pas partie des choses "bien connues"
chez les
opérateurs telecom, même s'ils font de la VoIP
- ça nécessite d'être mis à jour en temps réel et avec
exactitude par
l'attributaire d'un numéro lors d'une porta sortante; or il
n'est pas
exceptionnel qu'un attributaire ne réalise pas correctement
leur part des
portas sortantes (c'est-à-dire le reroutage vers le préfixe
destination);
dans un tel cas, une publication APNF par le prenant permet de
régler
l'essentiel du problème à l'échelle de 24h et sans le concours
du cèdant;
difficile d'imaginer revenir à un routage indirect seulement
- Numérobis, en 2002, ça rappelle quelque chose à quelqu'un ?
;)
- ma conclusion, c'est qu'il ne faut pas baser un tel projet
sur
ENUM, en tous cas au départ, et que si ENUM il devait y avoir,
une version
centralisée (gérée par l'APNF ou sur la base des données APNF)
serait
sûrement souhaitable
- en attendant, on peut donc simplement se dire que chaque
opérateur
émettant un appel vers la plate-forme est responsable d'avoir fait
son
homework et d'avoir déterminé si l'opérateur qu'il cherche à
joindre est
membre ou non
En ce qui concerne l'APNF :
- je connais assez bien l'APNF c'est une petite équipe de bonne
volonté,
mais qui est "contrainte" dans le cadre de ses principaux membres,
que sont
Orange, SFR, Bouygues et Free. Quand je parle de contrainte, cela
concerne
aussi bien le scope des sujets sur lesquels ils travaillent (si ça
n'intéresse pas les gros, il est peu probable que ça arrive) que
la façon
dont les sujets sont traités (je veux dire, sur un sujet
potentiellement
assez délicat comme celui-là, de discussions nombreuses, de
spécifications
détaillées, des consultants, de nouvelles discussions, d'appels
d'offres,
etc.)... Simplement à l'image de la façon dont les choses se
passent chez
ces gros opérateurs.
- j'y ai déjà évoqué un tel projet, de façon très informelle;
l'idée
n'est pas nouvelle, mais c'est clairement hors du cadre de
réflexion
- néanmoins, il me parait indispensable d'éviter de dupliquer les
efforts, et d'être notamment en mesure de s'appuyer sur le
référentiel de
données géré par l'APNF
- or ces données ne sont pas publiques. Pour, il me semble, des
raisons
bonnes (éviter de divulguer des listes d'abonnés, par ex.) et
moins bonnes
(parfois un certain goût de l'entre-soi)
- on pourrait donc imaginer une association alternative, qui
serait
elle-même membre de l'APNF (si les statuts de cette dernière le
permettent,
à voir), ou même, simplement, que tous les opérateurs concernés
soient
membres de l'APNF (on parle de 1000 EUR/an pour une adhésion de
base),
s'ils ne le sont pas déjà.
En ce qui concerne les considérations économiques d'un tel effort :
- tout coûte !
- dès lors qu'on sortirait de simples débats (ça, ça ne coûte que
du
temps!), il faudrait donc un modèle de financement pérenne
- il me semble que la "clef" la plus juste serait le nombre de
setups
d'appels; c'est en effet à la fois :
- représentatif de l'activité d'un membre (et donc du bénéfice
qu'il
tire de la plate-forme)
- "orienté coûts", si on parle de machines qui ne gèrent que de
la
signalisation
- incitatif à la qualité (ASR élevé, filtrer correctement les
appels
destinés à la plate-forme en amont) puisque on compterait aussi
bien les
appels qui aboutissent que ceux qui échouent
- last but not least, il me semble utile, au moins dans un premier
temps, de s'affranchir de toute notion économique inter-membres
(la fameuse
TA), pour des raisons de simplicité. Cela veut donc dire d'exclure
les
numéros SVA
Pour ce qui concerne l'ARCEP, je pense qu'il ne faut pas attendre
d'eux (et
à raison) d'effort particulier; ils sont d'abord là pour réguler,
autrement
dit s'assurer que le marché va dans le sens attendu (c'est-à-dire,
essentiellement, d'assurer une saine concurrence). Je ne sais pas
quel
regard ils auraient sur une telle initiative; il faudrait simplement
s'assurer de ne rien faire qui contrevienne aux diverses Décisions
qui
réglementent l'interconnexion (dont je ne suis pas un éminent
spécialiste).
Enfin, c'est une évidence, un tel projet n'a de sens que s'il permet,
à
terme, d'agréger un volume significatif de trafic, et donc d'acteurs.
On
peut supposer que les opérateurs qui ont des "divop" ne seront pas
très
chauds (puisque ce serait une partie de leur marché, le transit
inter-opérateur, qui disparaît). Mais je pense que la potentielle
économie
de TA+transit (on parle de 0.0025 EUR/minute en moyenne) peut, à un
certain
point, représenter une motivation financière suffisante. Après, il
n'y a
plus qu'à amorcer la pompe ;)
Voilà mes 0.02cts et un peu plus.
Pour aller de l'avant, si Xavier peut nous mettre en place une ML, ça
serait super. Moi je peux héberger toute réunion sur Courbevoie, s'il
y a
des parisiens motivés.
Enfin, je serai demain matin au séminaire OWF à la Bourse, peut-être
certains d'entre vous aussi ?
Le 15 mai 2018 à 13:58, Xavier ROCA <x.r...@sipleo.com> a écrit :
Bonjour,
J'ai déjà évoqué le sujet en off avec certains d'entre vous qui sont
dans
la même logique.
Et je me rappelle une discussion d'y a bien longtemps avec Franck
SIMON.
En échangeant sur ce que l'on faisait et une de nos envies, il a
immédiatement dit ce serait pas mal qui y est une sorte IX pour la
voix.
Je vois que l'idée que l'on traine depuis bientôt huit ou neuf ans a
de
l'écho et j'en suis ravi.
Je souhaiterai que le début de flamme devienne un vrai feu, je me
propose
de structurer le début si cela vous semble pas illégitime.
En interne, on a déjà pensé plusieurs fois à cela.
Cette après-midi, j'ai réorganisé nos plannings en interne pour
regarder
les propositions déjà faite depuis hier soir et de réfléchir aussi a
fon
sur ce sujet.
Il y a déjà dans la discussion de nombreuses tête bien faite et des
gens
plein de bon sens.
il serait bien d'avoir avec nous un spécialiste des RFC comme un
certains
Stéphane Bortzmeyer (en plus on ne voit pas bien qui a écrit
l'exemple enum
sur wiki 😊) pour nous aider dans le formalisme et nous faire
profiter de
sa super connaissance autour de cela.
Déjà première étape structure le groupe de travail.
Je propose de faire un Email en prive avec [IAV] pour
"Interco_Voix_Alternative" en balise pour en faciliter le
traitement.
On mettra en place une ML; xwiki et autres selon vos suggestions ça
le
sujet qui risque de prendre un peu de place et ce n'est peut-être
pas la
peine de polluer cette liste qui est très utiles pour pas mal
d'autres
sujets.
J'ai bien pensé a invité tout ce qui le souhaiterait à Faire un Boot
Camp
sur le sujet et d'organiser cela.
Avec pauses et animations, faut pas abuser de trop non plus eau ou
bière
dans le Goblet ! (ou rosé si on veut du local)
On a de la place pour cela mais on est juste en peu loin de certains
après
le coin est plutôt sympa (83)
Si l'idée du format tente faut trouver la période et si on fait cela
un
week-end ou en semaine.
Xavier
-----Message d'origine-----
De : boite frnog <mailbox.fr...@gmail.com>
Envoyé : mardi 15 mai 2018 10:24
À : frnog@frnog.org
Objet : [FRnOG] [MISC] Peering SIP (was Problème interco orange)
Bonjour à tous,
Je me permets de créer un nouveau sujet. En effet, je pense que
Xavier a
raison, il est temps de faire bouger les choses. La crise d'hier est
critique sur plein de plans, combien d'appels d'urgence n'ont pas
été
routés hier ? Mais sans aller aussi loin, c'est vrai que ça n'a pas
évolué
depuis un bout de temps...
J'ai cependant plusieurs questions à la liste.
Pourquoi ne pas faire du peering SIP, suivant le modèle du France XI
(un
France SIPIX ?) ? Est-ce que cette question a déjà été soulevée et
si oui
quels ont été les freins ?
Par modèle j'entends à la fois technique, mais aussi associatif.
C'est à dire un SBC centralisé joignable en interco IP sur TH2
permettant
le routage entre opérateurs, mais aussi la proxyfication du RTP et
pourquoi
pas un nouveau modèle de billing.
DNS a été soulevé, c'est bien, mais quand bien même il inutile
d'imaginer
résoudre et faire du P2P entre les SBC des "petits opérateurs" pour
pleins
de raisons (notamment sécu, qualité de l'interco)...
Mais alors, comment échanger (annoncer) ses tranches SDA ? Je ne
connais
pas SIP-I mais je ne crois pas qu'une notion d'annonce existe...
Faudrait-il créer ce protocole (vecteurs) ? Après tout, les
solutions
opensource sont là.
Mais beaucoup plus simplement, est-ce qu’une base de données gérée
par un
tiers de confiance (l'asso) ne suffirait-elle pas à redistribué à
ses
membres les tranches connues par ce service ?
Charge aux opérateurs de monter ce second trunk et d'envoyer son
trafic
selon ses routes mises à jour dynamiquement sur son SBC...
Non ?
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Liste de diffusion du FRnOG
http://www.frnog.org/
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