> David Ponzone a écrit :
> Tu essaies de faire passer pour simple un truc très compliqué. L’AS-PATH 
> permet pas vraiment de faire
> un choix pertinent. Un lien de transit peut être un chemin saturé, de même 
> pour un peering, etc...
> L’idée d’un prepend entrant c’est juste de ré-équilibrer le sortant vers un 
> tier-2 (qui dépend donc de
> tier-1) plutôt que vers mon tier-1, puisque les AS-PATH venant du tier-2 
> feront souvent 1 AS de plus.

Je comprends parfaitement ta logique : avec prepend en entrée, tu rajoutes un 
handicap aux routes d'un transit, et çà traite toutes les routes pareil et dont 
elles ont toujours une chance d'être évaluées et préférées ou pas plus tard 
quand l'AS-PATH est comparé. Alors que quand tu changes localpref, c'est un peu 
"tout ou rien", et donc que pour être granulaire il faut choisir les routes 
qu'on défavorise, avec des critères plus ou moins arbitraires. Le prepend, 
c'est plus égalitaire, ce que ça fait c'est de mettre tout le monde à niveau en 
rajoutant un handicap au transit(s) qui de part leur tier sont favorisés par un 
AS-PATH généralement plus court, donc qui ont tendance à attirer le trafic 
comparé à un transit plus petit.

Je suis relativement d'accord pour dire que les critères de sélection utilisés 
pour changer localpref sont souvent aléatoires ou arbitraitres, mais reste le 
problème suivant : quelles routes tu donnes aux clients downstream qui 
t'achètent du transit ? Si tu me donnes un feed avec les routes venant de ton 
transit tier-1 prependées, je vais hurler.

Là on est en train de parler des limites fondamentales de BGP et du système 
Path Vector : le processus de décision est trop déterministe; au lieu de dire 
"on regarde localpref, si c'est la même on regarde la longueur de l'AS-PATH", 
il aurait été plus souple de construire un metric composite du genre "localpref 
compte pour x% des points, la longueur de l'AS-PATH compte pour y%". Mais c'est 
pas comme ça que ca marche; et il y a plein d'inconvénients et de produits 
dérivés pas sympa (par exemple : le trafic asymétrique)


> Si tu as une autre idée, je prends.

Je te retourne la faveur : tu veux remplacer BGP ? :P
Le système n'a pas que des inconvénients, et il y a beaucoup de choses qui en 
dépendent. Bon an mal an ça marche pas si mal, a part les abominations du genre 
optimiseur qui injecte des préfixes longs et les bachibouzouks qui ne 
connaissent ni no-export ni max-prefix, avec RPKI ça reste potable.
Ca me rappelle un autre protocole, pour remplacer le système en place, c'est 
pas facile; faut qu'il y ait des avantages significatifs et un plan de 
transition qui tient la route, ce que je ne vois pas ni aujourd'hui ni demain.


> Ceci dit, tout cela est assez futile car même en B2B, le plus gros du trafic
> vient d’une poignée d’AS, que tu peux généralement avoir en peering.

Je t'envie.

> En GP, j’en parle même pas, on pourrait presque vivre sans transit avec 10 
> peelings :) J’exagère, à peine...

Pas ici; j'ai l'impression que la notion même de peering est en train de 
disparaitre. Ici, pour peerer il faut souvent payer, à un niveau qui fait que 
ça ne vaut pas souvent le coup et qu'acheter du transit est souvent préféré.

Michel.


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