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----- Original Message -----
Sent: Wednesday, January 19, 2005 10:33 PM
Subject: [3type] plan de travail
mess de Sylvain
"S'il arrive quâen fin de semaine le minimum demandà nâait pas Ãtà fait, mon degrà de guidance les concernant augmente et donc contraint leurs espaces de libertÃs dans le travail.
Lâintention est toujours la mÃme, ce sera par cette frustration que le dÃsir naÃtra. ( Sylvain)."



Rien n'est moins sÃr, Sylvain.
Nous avons tous dans nos classes des enfants qui sont privÃs d'espace de libertà dans leur travail et qui pourtant changent peu, malgrà cette restriction.
Et c'est bien là le problÃme d'ailleurs que pose Sofi et que nous nous posons de maniÃre gÃnÃrale.
Et lÃ, je sÃche certaines fois.
J'ai dans ma classe un ÃlÃve bon lecteur et Ãcrivain, rÃfractaire aux maths et peu attentif en petit groupe. Il a tendance aussi à zoner. A noter que les 2 ÃlÃves qui zonent le plus sont deux ÃlÃves qui sont arrivÃs en septembre dans ma classe, sachant que les autres Ãtaient dans la classe l'an dernier.
Je me demande d'ailleurs si ces 2 enfants ne sont pas en phase de dÃconstruction de leurs anciens modus vivendi scolaires ( ce qui visiblement prend du temps). Ils s'intÃresent à ce que font les autres mais ont du mal à investir un projet personnel.
Enfin, c'est juste une hypothÃse.
Les autres ÃlÃves, qui n'ont pas tellement connu d'autres systÃmes, n'errent pas.
BC -  Une remarque qui avait Ãtà faite il y a longue date dans le groupe classes uniques, c'est que les nouveaux arrivants avaient dans la plupart des cas des difficultÃs à s'intÃgrer instantanÃment dans le systÃme. Ce qui paraÃt tout à fait comprÃhensible : passage d'une structure simpliste oà l'autonomie est rÃduite à presque rien à une structure complexe qui nÃcessite de l'autonomie (alors que l'inverse pose peu de problÃme contrairement à ce que l'on imagine). D'oà la nÃcessità de "traiter" leur cas à part (c'est à dire sans forcÃment remettre en cause le fonctionnement du systÃme) pour les aider à s'enfoncer dans la complexitÃ. Qu'est-ce que Ãa veut dire "traiter leur cas à part" ? Grosso-modo c'Ãtait, pour moi, un rapport plus directif (parfois autoritaire) avec eux, pour peu à peu lÃcher la bride. Avec une aide plus attentive et plus  appuyÃe que pour les autres. Difficile de dire la durÃe de ce "traitement", disons en moyenne de une semaine à un mois maximum. Ton hypothÃse est donc dÃjà assez corroborÃe et pour ce qui me concerne, Ãa m'intÃresserait de suivre justement ce qui va arriver de ces nouveaux arrivants (je pense à la petite Togolaise de Pierrick dÃclarant qu'elle savait monter sur un ÃlÃphant et s'ouvrant à partir de ce jour !)
 
Un systÃme doit avor la capacità d'homÃostasie qui est l'ensemble des processus pour maintenir l'Ãtat de l'organisme malgrà les changements de l'environnement externe. C'est la recherche de l'Ãquilibre... que l'on ne trouve jamais tout à fait, fort heureusement parce que l'Ãquilibre absolu c'est la mort ! D'oà les mÃcanismes de feed-back face aux perturbations : soit fedd-back dits positifs accentuation du phÃnomÃne (l'Ãnervement gagne toute la classe, l'Ãcole, la ville...) soit feed-back dits nÃgatifs plutÃt phÃnomÃne de rÃgulation qui amoindrissent le phÃnomÃne perturbateur en maintenant le systÃme stable.Mais les biologistes parlent eux plus de biofeedback, qui est une boucle (entre feed-back positifs et nÃgatifs)  qui provoque l'auto-rÃgulation Si le systÃme peut rÃagir face aux pertrurbations, en gÃnÃral il ne bouge pas. S'il ne possÃde pas les mÃcanismes pour rÃagir, alors il Ãvolue, se rÃorganise... ou meurt !
Dans le cas des nouveaux arrivants, c'est moi qui en quelque sorte n'hÃsitait pas àservir de mÃcanisme de feed-back nÃgatif ! le temps qu'il le fallait. Choix qui peut Ãtre discutable, mais il y a aussi les capacitÃs des systÃmes vivants qui peuvent Ãtre dÃpassÃs par trop de perturbations... d'oà crÃation de mÃcanismes d'auto-protection qui empÃchent l'entrÃe des perturbations... mais qui font tout autant mourir le systÃme à terme !!!. Comme quoi c'est bien dÃlicat tout Ãa !
 
La rÃponse de Sylvain est trÃs intÃressante : Il part de la structure du systÃme de sa classe qui doit bien provoquer, en gÃnÃral, les phÃnomÃnes indiquÃs (faire naÃtre le dÃsir, par rÃtroaction). Et suivant les rÃsultats (ici minimum demandÃ), il parle de son degrà de guidance (un joli mot, je suis jaloux de ne pas l'avoir inventÃ!!!) et il me semble que c'est bien la structure elle-mÃme qui a ses propres mÃcanismes de feed-back : le minimum demandÃ... qui provoque une restriction d'espaces de libertà dans le travail, mais qui provoquent en mÃme temps une aide et attention plus grande (ils sont en accompagnement). La guidance Ãtant importante puisque rÃaction trop forte ou rÃaction trop faible provoque l'effet inverse. Mais c'est en quelque sorte la structure elle-mÃme qui donne les indications.
Pour moi, le "minimum demandÃ" par Sylvain se comprend bien comme un mÃcanisme de feed-back qui permet à l'ensemble de fonctionner et a des effets rÃtroactif opposÃs : la contrainte qui aboutit a plus de libertÃ, le minimum qui produit un maximum (dÃsir moteur de l'activitÃ).
 
Si, face à des perturbations, on se pose la question de la structure, les questions ne sont plus alors par rapport aux individus perturbateurs. Par exemple, pour ce qui est maintenant du fonctionnement de ton systÃme classe , il serait peut-Ãtre intÃressant de savoir :
- comment sont traitÃs les "projets personnels" dans le systÃme  : comment ils apparaissent, sont acceptÃs, peuvent se rÃaliser..., quelle est leur importance dans le systÃme, les temps ou les limites etc.  (Tu dis "ont du mal à investir un projet personnel"
- comment le systÃme permet qu'on s'intÃresse à ce que font ou disent les autres ("ils s'intÃressent à ce que font les autres" mais dans le mess prÃcÃdent de Sophie c'est l'inverse :"qui ne respectent pas la parole des autres"). Par exemple les mÃmes de Sophie qui passent leur journÃe à parler playstation s'intÃressent bien mutuellement à ce qu'ils racontent. D'oà aussi la rÃponse que je lui ai faite : en quoi parler playstation toute la journÃe est gÃnant ? (il faut donc avoir la rÃponse à cette question) Soit il faut l'empÃcher : autoprotection coercitive du systÃme... mais elle va dÃpendre alors de rapports de force et le systÃme n'est pas toujours gagnant.  Soit il faut des mÃcanismes qui rÃduisent et transforment la perturbation,  un biofeedback : par exemple un atelier bavardage (on peut parler toute la journÃe de playstation, mais à l'atelier bavardage)... Tu valides la perturbation (donc elle n'est plus perturbation !), il y a des chances que les histoires de playstation deviennent franchement barbantes (donc tu rÃduis la perturbation), puis passage Ãventuel dans la rÃunion oà les histoires de playstation peuvent dÃboucher sur l'invention d'histoires, de math et je ne sais quoi ! La perturbation est parfaitement absorbÃe alors par le systÃme... qui s'est modifià (il y a un atelier bavardage de plus !) Bref, c'est la structure et ses mÃcanismes qui rÃglent le problÃme.
Je crois qu'on a toujours intÃrÃt à ce qu'une structure soit le plus cohÃrente possible, peu importe son type. Et ce sont alors justement les perturbations qui vont la faire Ãvoluer... tranquillement.
Mais je ne dis pas qu'un bon coup de gueule, de colÃre, quelque chose qui provoque une crainte passagÃre... une fois pas trop souvent, Ãa n'aiderait pas un peu la structure !

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